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Formation des ensembles de base

L'ensemble $\mathit{Tc}$, le corpus, contient la totalité des textes disponibles. Non seulement les textes que nous voulons analyser mais aussi les textes qui sont susceptibles de nous donner des informations sémantiques pour l'analyse des autres textes. Une particularité de $\mathit{Tc}$ : en tant qu'ensemble simple, il n'est pas organisé et il n'est pas constitué de textes de même origine, période, genre etc. Il s'agit de la << matière textuelle brute >>, le matériau qui sera utilisé plus tard pour former les entités << interprétables >>. Un texte de $\mathit{Tc}$, pour nous, n'est pas directement interprétable : il manque, pour ce faire, le contexte de l'interprétation (cf. plus loin).

Si les éléments de $\mathit{Tc}$ sont les textes disponibles, quels sont les éléments de $\mathit{Lc}$ et de $\mathit{Ac}$ ? La formation de ces ensembles est fondée sur les textes et dépend de l'utilisateur. Nous pouvons avoir une première intuition de l'ensemble de lexies en considérant quelques textes spéciaux (dictionnaires, encyclopédies) qui sont constitués d'une liste d'entrées. Chaque entrée, est a priori une lexie4.3, avec une stabilisation sémantique importante (i.e. utile) pour la structuration du sens et l'analyse sémantique en général. D'autre part, l'utilisateur peut définir de nouvelles lexies, qui ne correspondent pas aux lexies stabilisées des dictionnaires mais qui peuvent appartenir, par exemple, à l'idiolecte de l'auteur du texte analysé. Cette sélection des parties d'un texte pour en constituer des éléments d'une analyse sémantique fait partie du processus de l'interprétation : << Seuls des signifiants sont transmis : tout le reste est à reconstruire. En d'autres termes, l'interprétation ne s'appuie pas sur des signes déjà donnés, elle reconstitue les signes en identifiant leurs signifiants et en les associant à des signifiés. L'identification des signes comme tels résulte donc de parcours interprétatifs. >> [60, p.12].

Quel que soit le moyen de sa constitution, toute lexie est censée être identifiée à un texte du corpus au moins.

Il existe des textes spéciaux (analyses littéraires, histoire de la littérature, encyclopédies spécialisées) qui parlent de quelques sous-ensembles de textes << intéressants >> (appelés par exemple genres, ou simplement contexte d'analyse dans le cadre d'une analyse littéraire plus personnelle). Ces ensembles de textes constituent des << sociétés textuelles >> qui, comme les lexies stabilisées dans un dictionnaire, sont généralement considérées comme utiles (historiquement, d'un point de vu sociologique, etc.). Un premier ensemble des anagnoses $ac\in \mathit{Ac}$ est basé sur de tels ensembles. De plus, l'utilisateur définit ses propres ensembles de textes (plutôt ensembles structurés de textes) et donc ses propres anagnoses qui correspondent à ses besoins d'analyse.


  
Figure 4.1: Formation des ensembles de base
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\input{figs/formationEnsBase.pstex_t}
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Theodore Thlivitis, 1998