En annonçant la classe sémantique généralisée
(p.) nous avons mentionné des CS de textes, c.-à-d. des classes ayant comme éléments des textes. En effet, un ensemble de
textes peut être organisé par rapport à des propriétés propres à
chaque texte vu en tant qu'unité, par exemple, l'auteur, la période de
son écriture etc. Si nous faisons correspondre ces propriétés à des
traits sémantiques (vus comme résultats d'un processus
d'interprétation) nous pouvons considérer des classes de textes en tant
que structures opératoires, au même titre que les classes de lexies.
Nous parlons en détail des éléments des classes dans
3.3.1. Pour l'instant, nous voulons montrer les
possibilités de positionnement contextuel qu'une telle classe est
susceptible d'admettre.
Nous n'avons que deux cas de localité textuelle pour le positionnement d'une classe de textes :
Il s'agit, en quelque sorte, de l'équivalent d'un << dictionnaire >> ou, mieux, d'une << encyclopédie de soutien sémantique >> concernant les textes et contenant des traits sémantiques qui caractérisent chaque texte dans sa totalité et par rapport aux autres textes. Par analogie aux traits sémantiques contenus dans un dictionnaire de lexies, ces traits sont par défaut applicables à toute nouvelle analyse.
Par exemple, les relations de transformation intertextuelle [53], d'influence [30], de même genre, etc. concernent les textes en tant qu'unités selon la spécificité de la compétence interprétative du lecteur. De même pour les relations issues d'une hypothèse sur l'auteur ou sur l'époque d'écriture d'un texte dont les origines ne sont pas claires.
Dans l'anagnose, le lecteur peut créer son propre univers, en établissant des relations et des proximités textuelles qui ne sont pas nécessairement prescrites par les CS précédentes positionnées dans l'interanagnose et applicables par défaut.
Même si plus difficilement acceptable d'un point de vue conceptuel, il est possible de penser que même les anagnoses peuvent se mettre en relation et s'organiser en classes. Du point de vue applicatif nous voulons donner la possibilité d'organiser les anagnoses de la même manière que les entités textuelles de niveau inférieur. Puisque l'anagnose est la plus large entité textuelle opératoire, la difficulté conceptuelle est le manque de contexte d'interprétation. Les traits d'une anagnose devraient être établis par un, disons, << hyper-lecteur >>, qui organiserait les analyses de divers lecteurs par rapport à ces traits et selon un objectif d'<< hyper-lecture >>, au sens où elle concernerait l'ensemble des lectures (cf. le cas de synthèse d'un ensemble de travaux visant une interprétation).
En pratique, nous avons intérêt, pour une application informatique, à pouvoir organiser les anagnoses par rapport à des propriétés qui sont propres à l'anagnose considérée comme unité et par rapport aux autres anagnoses. Par exemple, le lecteur qui l'a créée, le type d'analyse représentée par cette anagnose (e.g. critique littéraire), le type de textes qu'elle contient (e.g. anagnose spéciale contenant des dictionnaires et donc par défaut connectée à toutes les anagnoses), etc. Ces classes sont forcément situées dans l'interanagnose.
Pour résumer, le positionnement d'une classe d'anagnoses existe pour des raisons d'uniformité systémique. Si pour le moment il apparaît comme trivial, il ne remplit pas moins un rôle de cohérence formelle et opératoire.