Une classe sémantique est considérée de manière suffisamment générique pour accueillir le résultat d'une interprétation. Nous avons vu qu'elle est produite dans un espace textuel qui détermine son étendue de validité par défaut. En tant que résultat d'une interprétation, une classe sémantique doit, bien sûr, organiser sémantiquement une partie du matériau textuel. Ce que nous allons examiner à présent est quelles sont les entités textuelles interprétables. Autrement dit, les entités textuelles qui constituent les éléments d'une classe sémantique généralisée.
Nous avons déjà eu l'occasion de discuter sur des exemples de classes de sémèmes, de classes de textes et de classes d'anagnoses. Ce sont les trois grandes catégories d'éléments textuels d'une classe. Les trois niveaux de textualité admis étant :
Remarque générale : une classe contient des éléments qui appartiennent à un seul niveau de textualité. En d'autres termes, on ne peut pas mettre en relation directement dans une classe sémantique généralisée un mélange de lexies, de textes et/ou d'anagnoses. Par contre il est possible de constituer une CS de lexies, une CS de textes et ensuite mettre en relation les CS entières dans une classe sémantique de niveau supérieur (cf. la discussion sur la notion d'interclasse, 4.3.5). La contrainte concerne donc la formation de classes sémantiques concernant et organisant directement des entités textuelles.
En effet, une CS organise toujours l'intra3.37 d'une localité textuelle. Comme nous venons de le voir, les trois types de classes correspondent à trois types d'entités textuelles qui sont interprétées : l' intra-texte, l'intra-anagnose et l'intra- d'une entité englobante, que nous appelons, pour simplicité, interanagnose. La raison est que les entités textuelles sont interprétables au sein d'un certain contexte qui est avant tout textuel, donc au sein d'une entité textuelle englobante.
Par exemple, la lexie 'dialectique' a une certaine interprétation dans un texte de Platon et une autre dans un texte de Plotin [79], voire dans de textes d'écrivains contemporains. Le rapprochement et la mise en relation est possible, mais seulement après avoir effectué les interprétations de la lexie dans l'intra de l'entité textuelle qui l'englobe (ici le texte où elle apparaît).
Les éléments d'une CS sont donc eux-mêmes positionnés dans une entité textuelle englobante avant d'être pris en compte par la classe. Une CS contient donc comme éléments des entités textuelles occurrences (par opposition aux entités textuelles types) comme présentées dans 3.1.5.