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Structures sémantiques typées ( SST)

 

Même si la notion de SST a déjà été introduite et utilisée dans le formalisme, nous avons préféré la définir a posteriori. Cette option exprime le statut volontairement << indépendant >> de sa formalisation. À l'image d'un << module >> informatique, nous avons établi un ensemble de contraintes sur une SST qui garantit sa bonne intégration dans le reste du formalisme, ainsi qu'un ensemble de << spécifications >> sur le fonctionnement des opérateurs qui s'appliquent sur une SST.

Les opérateurs et les contraintes sur une SST ( ${\mathcal S}$) exprimés au cours du formalisme sont résumés à titre de référence facile :

type
d'une SST, e.g. isotopique, appartenant à l'ensemble de constantes ${\cal T}$ (cf. relativement [*] et 4.3.4).

À chaque type est associé un ensemble de propriétés que la SST ( ${\mathcal S}$) doit posséder. Ces propriétés sont prises en compte aussi pendant la construction d'une nouvelle SST. Par exemple une construction de type $T_{\text{\it isot,faible,part.}}$ est définie de manière à avoir comme résultat une SST de type $T_{\text{\it isot,faible,part.}}$ (cf. 4.3.4)

éléments
d'une SST, ${\cal E}({\mathcal S})$, est une fonction qui donne comme résultat l'ensemble des entités positionnées ( $e\in
\mathit{Lp}\cup \mathit{Tp}\cup \mathit{Ap}$) prises en compte dans la SST.

éléments effectifs
d'une SST, ${\cal E}_f({\mathcal S})$, sont les éléments qui font l'objet d'une attribution sémique (ou caractérisation sémantique) et qui donc peuvent servir à << véhiculer >> cette information à d'autres éléments. Les éléments effectifs d'une SST dépendent du type de la SST, et pour les CS de niveau k>0 ils sont définis par la construction qui a donné lieu à la classe.

Les éléments effectifs sont, bien sûr, un sous-ensemble des éléments de la SST: ${\cal E}_f({\mathcal S})\subseteq{\cal E}({\mathcal S})$

Par exemple, dans un certain type de SST (cf. plus avant, la structure $T_{\text{\it isot,faible,part.}}$) la première partie d'une relation << binaire >> appartient à l'ensemble ${\cal E}_f({\mathcal S})$ mais la deuxième partie n'y appartient pas. Car, dans ce type de structure, nous supposons que la deuxième partie est une sorte de qualification de la première, ce qui rend la relation non symétrique.

construction (${\cal K}$) d'une structure ${\mathcal S}$
  à partir d'un type de construction $c\in{\cal T}$ et d'un ensemble P de couples de la forme (e,i), où e est une entité positionnée de la future CS et i est une << information sémique >> présentée sous forme d'une classe attribuante $\mathit{T}_a(e',\mathit{int})=(e',\mathit{int}),
e'\in{\cal E}_f(\mathit{int})$, c.-à-d.


\begin{displaymath}P=\{(e_1, (e'_1, \mathit{int}^{(k_1)}_1)), ..., (e_m, (e'_m,
\mathit{int}^{(k_m)}_m))\}\end{displaymath}

avec les contraintes suivantes :
1.
Les entités ej sont positionnées dans la même entité englobante, autrement dit, la future SST, et donc la future CS, concerne seulement l'intra d'une entité textuelle. Ceci veut dire que la SST (et donc la CS) peut être considérée elle-même située dans cette entité textuelle englobante. Nous réussissons ainsi à contraindre la pertinence (par défaut) d'une CS à la localité d'une seule entité textuelle :

\begin{displaymath}\forall j,r\in\{1,\ldots,m\} : {\text{\sc id}_{ref}}_p(e_j,e_r)\end{displaymath}

2.
Les entités positionnées e'j sont des éléments effectifs de la CS correspondante, $\mathit{int}^{(k_j)}_j$

\begin{displaymath}\forall j\in\{1,\ldots,m\} : e'_j\in{\cal E}_f(\mathit{int}^{(k_j)}_j)\end{displaymath}

Nous remarquons que les e'j ne sont pas (en principe) positionnées dans une seule entité textuelle. Ce qui veut dire que l'information sémique qui constituera la future SST (et donc CS), peut provenir, par exemple, de différents textes, s'il s'agit de lexies, ou de différentes anagnoses s'il s'agit d'entités textes. La définition de P permet, en outre, l'utilisation de plus d'une information sémique par entité positionnée, si par exemple e1=e2 et $\mathit{int}^{(k_1)}_1\not=\mathit{int}^{(k_2)}_2$. D'autre part, une CS $\mathit{int}^{(k_j)}_j$) peut servir de source d'information sémique de plus d'une entité positionnée.

3.
Les entités positionnées ej et les classes attribuantes $(e'_j, \mathit{int}^{(k_j)}_j)$ sont << intertextuellement liées >>, c.-à-d. les entités e'j et ej sont << textuellement >> suffisament liées pour que le passage de l'information sémique de e'j dans $\mathit{int}^{(k_j)}_j$ à ej dans la future SST soit << plausible >>. Cette << liaison >>, définie dans 4.3.3, est exprimée par l'opérateur ${\mathcal L}$ prenant des valeurs dans [0,1]. Il faut donc :

\begin{displaymath}\forall j\in[0,1] : {\mathcal L}(e_j, (e'_j, \mathit{int}^{(k_j)}_j))\end{displaymath}

  Le résultat de la construction ${\cal K}(P,c)$ est un ensemble de SST ${\mathcal S}$, qui ont, au moins, les propriétés suivantes4.15 :

1.
Les entités positionnées e1, ..., em de P constituent l'ensemble des éléments effectifs de la nouvelle SST:

\begin{displaymath}{\cal E}_f({\mathcal S})=\cup_j\{e_j\} : \exists i\ (e_j,i)\in P\end{displaymath}

Nous rappelons que, par exemple dans le cas d'un texte, e1, ..., em sont les lexies qui sont selectionnées dans le texte comme << noyau >> de la CS à construire, il est donc normal que la SST construite les contienne comme éléments effectifs.

2.
Toute l'information sémique de la nouvelle SST existe, d'une façon ou d'une autre dans les << sources >> d'information sémique $\mathit{int}^{(k_j)}_j, j\in\{1,\ldots,m\}$ de P, c.-à-d. chacun des éléments de ${\mathcal S}$ est issu d'une CS de P :

\begin{displaymath}{\cal E}({\mathcal S})\subseteq\{e_1, ...,
e_m\}\cup_j{\cal E}(\mathit{int}^{(k_j)}_j), j\in\{1,\ldots,m\}\end{displaymath}

Nous remarquons que les contraintes présentées ci-dessus constituent un minimum nécessaire pour éviter des incohérences dans le formalisme. Cependant elles ne suffisent pas pour déterminer pleinement la définition d'une SST ou d'une construction de SST. Et c'est exactement ce que nous espérions depuis le début. Car nous voulons donner la possibilité de différentes formalisations de la notion de structure sémantique au sein d'une CS. Aussi, est-il possible, même en respectant ces contraintes, de proposer une définition d'une SST qui ne respecte pas le sens intuitif (spécifications informelles) qui a été donné à ces notions. Les limites entre acceptable et non acceptable restant pour l'essentiel floues, nous espérons expliciter nos propres intuitions par la formalisation complète que nous proposons dans ce paragraphe et dans 4.3.4 pour la construction des SST. Sans oublier, bien sûr, qu'il ne s'agit que d'un exemple de formalisation possible.



 
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Theodore Thlivitis, 1998